Amen.

Publié le par Trevize

Non, je ne vais pas faire une confession. Encore moins célebrer une messe.

Amen. est un film politico-dramatique sur la 2nde guerre mondiale, de Costa-Gavras sorti en 2002.

Ce film (franco-germano-roumain) était diffusé sur France 3 ce Jeudi soir, présenté avec 3 étoiles sur les programmes télévisés....



Ma première approche aura été : encore un film sur l'horreur des camps de concentration, qui n'arrivera jamais à la hauteur de La Liste de Schindler, mais qui va tenter une fois de plus de nous faire sombrer dans le pathétique.

Eh bien, grand bien m'aura fait de le regarder.
La question soulevée est simple : comment le Vatican a-t-il réagi face aux rumeurs (et preuves apparentes dans le film) qui se propagaient à l'époque sur l'existence de camps d'extermination ?

Le film, inspiré de la pièce de théâtre Le Vicaire de Rolf Hochhuth dénonce en particulier un certain attentisme de la part de Pie XIII. En effet, le christianisme aurait-il défailli en cette période d'holocauste pour ne pas avoir dénoncé les Nazis ?

Cette histoire n'est en aucun cas dénué de sens historique, car elle se base sur les écrits de Gerstein, chimiste , devenu lieutenant des SS. Cet officier, voyant l'ampleur de la persécution, a tenté de prévenir - en vain - le monde de ces atrocités via un rapport (rapport Gerstein qui aura servi à authentifier l'holocauste nazi...)

Pour ma part, ce film revêt bien plus d'intêret quand aux jeux de puissance entre politique et religion, que d'intêret de "mémoire".
Ce n'est pas un film pour se souvenir que l'on nous montre : mais bien un questionnement sur l'attentisme.

Et même les puissants ont voulu sauver leur peau plutôt que sauver leur âme -car c'est bien la bataille salut / sécurité  dont il est question -. Vers qui alors se retourner ?

Ce qui tient dans ce film, c'est l'acharnement dont font preuve les deux héros, acharnement vain, - l'avantage avec les films à caractère historique c'est qu'on peut raconter la fin - . Mais un acharnement pour la vérité, au détriment de leur vie, ou de leur situation.

L'histoire est bien entendue romancée, les points de vue bien tranchés. Pourtant on sent émaner de ce film une sensation de vérité.

Le film est très bien tourné, quelques bémols néanmoins sont à noter .
Tout est axé autour du chemin de fer. Des scènes de trains ponctuent le film à plusieurs reprises. Ceci est tout à fait approprié : Shoah implique trains. La précipitation du régime nazi, ainsi que l'holocauste sont simplement suggérés par ces scénes "ferroviaires". Pourtant, elles deviennent vite ridicules, avec une bande son pauvre à pleurer.
Enervante, on en vient à même ne plus l'écouter.

Cependant, dans un film à caractère politique de ce genre, ce n'est pas le principal intérêt (contrairement à un film dénonciateur des horreurs de la Shoah , où la note pathétique se doit d'être renforcée par une musique adaptée).

Je vous recommande donc fortement ce film, en particulier pour la performance de l'acteur jouant Riccardo : Mathieu Kassovitz.

Ps : l'affiche est très adaptée, et à sa sortie a déclenché une violente polémique....

AMEN.
Fra-All-Rou, 2002
Réal :  Costa-Gavras
Avec : Ulrich Tukur, Mathieu Kassovitz
Scénario : Costa-Gavras, Jean-Claude Grumberg
Musique : Armand Amar,  Laurent Levesque
D'après la pièce Le Vicaire de Rolf Hochhuth




Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article